Comme leur nom l’indique, les portes coupe-feu servent à éviter la propagation d’un incendie entre les différentes pièces d’un bâtiment, voire les différents étages. Elles permettent ainsi de contenir le feu dans une zone précise pour limiter les dégâts, mais aussi donner le temps aux secours d’intervenir et, une fois sur place, de n’avoir à le faire que dans un espace précis en évitant de multiples départs de feu. Ces portes coupe-feu obligatoires dans certains bâtiments, lorsqu’elles sont correctement fermées, facilitent également l’évacuation des occupants d’un bâtiment en flammes et ralentissent la propagation de fumées toxiques.
Porte coupe-feu : dans quels cas est-elle obligatoire ?
Dans les immeubles les plus modernes -ceux construits à compter de 1987- qui accueillent des habitations, les portes coupe-feu sont obligatoires dans certaines parties des bâtiments. Cette réglementation découle d’un arrêté pris le 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l’incendie des bâtiments d’habitation. Cet arrêté a par la suite été actualisé en 2005 : la nouvelle version définit plusieurs familles d’immeubles en fonction du nombre d’étages, de l’espacement entre ces étages et de la taille entière du bâtiment.
Ainsi, l’ensemble des immeubles qui disposent de caves ou de celliers situés dans une autre partie que les habitations doivent impérativement être équipés de bloc-portes coupe-feu qui doivent répondre à des critères bien particuliers : ouvrir dans le sens de la sortie lorsque l’on vient des caves ou des celliers, disposer d’un ferme-porte, être résistants pendant au moins une demi-heure et ne pas comporter de serrure depuis l’intérieur.
Les autres familles de bâtiments construits après 1987 doivent aussi disposer de blocs-portes coupe-feu, mais dans les escaliers qui permettent l’accès au sous-sol depuis le reste de l’immeuble, afin d’éviter une propagation de l’incendie dans un sens ou dans l’autre. Les autres portes : celles qui définissent les étages ou donnent accès à un couloir desservant plusieurs habitations peuvent également être équipées de portes coupe-feu. En effet, plus un bâtiment est compartimenté avec ce type de dispositif, et plus le risque de mettre les personnes en danger diminue.
La législation est un peu différente pour les bâtiments construits avant 1987 puisque ce type de dispositif est relativement moderne. Aussi, seuls les immeubles dont le plancher bas du logement le plus haut se trouve à moins de 50 mètres de hauteur doivent être équipés de portes coupe-feu.
Dans ce type de bâtiment, les portes coupe-feu doivent être placées en différents points : d’abord au niveau des escaliers qui permettent d’accéder à un éventuel sous-sol depuis le reste de l’immeuble. Ensuite, pour l’accès du local à poubelles si celui-ci est cloisonné et ne dispose pas d’ouverture sur l’extérieur. Là encore, une utilisation facile de la porte coupe-feu est obligatoire : ces dernières doivent pouvoir être ouvertes sans avoir à recourir à une clé manuelle ou électronique, et pouvoir être ouvertes depuis l’intérieur comme depuis l’extérieur par n’importe qui.
Pour quel type de porte coupe-feu opter ?
Si plusieurs types de portes coupe-feu existent, toutes ont en commun de devoir être homologuées selon des normes bien précises qui stipulent qu’elles disposent d’une résistance au feu adaptée. Ces normes sont la NF EN 1154/A1 publiée en juin 2003, et la norme NF EN 1154 qui avait été émise dès 1997. Ces normes assurent que les portes coupe-feu disponibles sur le marché disposent de la bonne structure et d’un dispositif de fermeture adapté. Certaines portes coupe-feu sont par ailleurs particulièrement efficaces pour bloquer la circulation des fumées toxiques en cas d’incendie : elles répondent à des normes encore plus spécifiques.
Plusieurs classifications existent ensuite en fonction des critères des différentes portes coupe-feu obligatoires disponibles aujourd’hui, et dont la composition et le montage ont beaucoup évolué au fil des années. Les critères à l’origine de ces classements sont les suivants : résistance au feu -soit le temps pendant lequel la porte va être à même de résister aux flammes-, réaction au feu à savoir la façon dont la structure de la porte va réagir aux flammes en s’enflammant plus ou moins vite voire -dans le pire des cas- en venant alimenter le feu.
En France, il existe trois niveaux : SF (stable au feu, la porte se maintient pendant un temps précis en présence des flammes), PF (pare flammes, la porte reste intacte pendant un temps donné tout en empêchant la propagation de l’incendie de l’autre côté), et CF (coupe-feu, la porte joue le rôle de pare-flammes tout en empêchant la propagation de fumées toxiques. À chaque fois, la durée de résistance est précisée : elle va de 15 minutes à 6 heures .
Notez qu’il existe aussi une classification européenne qui ressemble sensiblement à la française, mais avec d’autres lettres : « R » pour résistance au feu, « E » pour étanchéité aux flammes comme aux gaz toxiques et « I » pour isolation thermique au feu. Ces lettres peuvent être inscrites toutes ensemble, ce qui garantit la protection maximale, et figurent à côté de chiffres qui indiquent la durée de résistance.