La porte coupe-feu sert à retarder la propagation d’un incendie au sein d’un bâtiment. Grâce à une porte coupe-feu, le feu, mais aussi la chaleur et la fumée restent enfermés entre les compartiments d’un bâtiment ou d’une maison. La résistance d’une porte coupe-feu dépend cependant de plusieurs éléments, dont notamment le matériau et le type d’installation.
Résistance de la porte coupe-feu : les différents critères
Aujourd’hui, les critères de résistance d’une porte coupe-feu sont identiques dans tous les pays de l’Union Européenne. Pour une porte d’entrée ou d’intérieur, il est obligatoire d’installer des portes coupe-feu dans les établissements publics, les logements collectifs et les bâtiments professionnels.
Afin de bien choisir une porte coupe-feu et de s’assurer qu’elle correspond aux règlementations en vigueur, il faut comprendre le sens de chaque critère :
- « R » pour résistance mécanique ;
- « E » pour étanchéité au feu et aux flammes ;
- « I » pour isolation thermique ;
- « S » pour étanchéité aux fumées ;
- Et un nombre, qui indique les minutes de résistance au feu.
D’autres indicatifs permettent d’évaluer la réaction au feu (lettre A, B, C, D, E et F). Les portes coupe-feu sont généralement résistantes au minimum 30 minutes, ce qui est le plus commun au sein d’établissements publics avec un faible risque d’incendie, tels que les écoles, les hôpitaux ou encore les centres commerciaux par exemple. En réalité, vous pouvez trouver des portes coupe-feu avec une résistance aux flammes de 15 minutes, le minimum pour une porte palière. La résistance d’une porte coupe-feu peut indiquer 60, 90 ou 120 minutes, et au-delà dans certains cas.
La résistance de la porte coupe-feu est influencée par le matériau et par l’épaisseur de la porte. Par exemple, une porte coupe-feu de 40 mm est résistante pendant 15 minutes. Sur une épaisseur de 50 mm, la résistance est cependant d’1 heure. Le bloc-porte et la cloison doivent également être résistants au feu et supporter de très hautes températures sans risquer de fondre. C’est pourquoi la majorité des portes, mais aussi des blocs-portes et des cloisons coupe-feu sont métalliques et fabriquées partiellement avec une finition en bois ou en composite incombustible.
Normes anti-incendie et réglementations de la porte coupe-feu
Les normes anti-incendie obligatoires varient selon le type de bâtiment (logement, hôpital, entrepôt, etc.). Pour s’assurer que les critères de résistance de la porte coupe-feu répondent à ces normes, elle doit être homologuée. Lors de l’homologation, la porte peut devenir « coupe-feu » (CF), sinon « pare-flammes » (PF) ou encore « stables au feu » (SF). Dans le cas d’une porte palière par exemple, la résistance de la porte coupe-feu doit être d’au minimum :
- 15 minutes dans les immeubles collectifs (PF 1/4 h, RE 15) ;
- 30 minutes dans les immeubles de grande hauteur (RE 30).
Les portes coupe-feu sont obligatoirement homologuées aux normes EN 1634-1, dans chacun des pays au sein de l’Union Européenne, ce qui peut être vérifié avec un marquage CE. Seuls les organismes notifiés inscrits à l’EGOLF (European Group of Official Laboratories for Fire testing) sont à même de mener à bien les tests.
La résistance au feu est classifiée. Les classifications et performances en lien avec la résistance au feu sont indiquées dans la norme européenne EN 13501-2. Parmi celles-ci, on retrouve la classe EI, qui correspond à l’isolation thermique. Par exemple, le côté chauffé d’une porte homologuée doit pouvoir monter jusqu’à 1 000°C tandis que la température du côté non chauffé ne doit pas excéder les 140°C. Cette norme est obligatoire pour les portes coupe-feu installées dans les bâtiments publics.
Il existe 2 types de classification EI, qui représentent la distance à laquelle les températures sont mesurées :
- La classification EI1 (distance de 25 mm à partir du cadre) ;
- La classification EI2 (distance de 100 mm à partir du cadre).
Fermeture de la porte coupe-feu
La résistance de la porte coupe-feu n’est efficace qu’une fois la porte fermée. C’est pourquoi les portes coupe-feu sont munies d’un système de fermeture automatique qui s’enclenche avec l’alarme incendie, peu importe le type d’ouverture (portes battantes, coulissantes, etc.).
Le système fonctionne grâce à un détecteur de fumée et de température ou à un centralisateur de mise en sécurité incendie (CMSI), même en cas de panne de courant. Pour cela, il existe différentes solutions :
- Le circuit de secours ;
- Le GFS ;
- L’EFS.
La porte peut se refermer à l’aide d’une alimentation électrique connectée à un circuit d’alimentation de secours, à l’aide d’une fermeture contrôlée par le poids de la porte, aussi appelée GFS (Gravity Fail Safe), ou enfin à l’aide d’une fermeture automatique connectée à une batterie, aussi appelée EFS (Electrical Fail Safe).
Une fois le système enclenché, la porte coupe-feu se ferme automatiquement. Il est cependant possible de l’ouvrir, notamment afin d’échapper aux flammes, même si vous avez installé une porte blindée. Afin d’empêcher tout accident, il est interdit d’installer soi-même un accessoire additionnel (serrure ou cadenas par exemple). Après l’ouverture, la porte se referme automatiquement de nouveau.